Présidentielle : les syndicats de la fonction publique sonnent l’alerte (La Gazette des Communes)
A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, les syndicats de la territoriales s’inquiètent, à l’image de la Fédération CGT des services publics (UGICT-UFICT), de la FSU ou de FO.
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Le constat est rude pour les organisations syndicales. Alors que la crise sanitaire avait un temps mis sur le devant de la scène l’utilité et le caractère essentiel des missions des fonctionnaires, hospitaliers comme territoriaux notamment, « les programmes des différents candidats continuent sur la logique de baisse de la dépense publique impactant la place de l’encadrement dans la mise en œuvre du service public local, alors même que les besoins de la population sont de moins en moins satisfait », déplore Jésus de Carlos, secrétaire général de l’UGICT-UFICT services publics.
Pour l’organisation, les récentes commandes de rapports sur l’attractivité de la fonction publique territoriale ou les perspectives salariales dans la fonction publique font le jeu « des préconisations libérales du pouvoir en place qui promeuvent davantage de « souplesse » dans la gestion des ressources humaines, afin de limiter les coûts sociaux et financiers de changements fréquents du personnel en développant le recours aux contrats en lieu et place de recrutements de fonctionnaires », précise le document du syndicat [1].
Sans citer les noms des candidats, l’organisation constate en outre toujours le même clivage entre la droite et l’extrême droite. La première met en avant « une ambitieuse réforme de l’Etat visant à rendre l’administration plus agile et moins coûteuse. En prévoyant notamment 200 000 postes en moins de fonctionnaires ».
La deuxième concentre ses propositions sur la « justice et la sécurité que l’on finance en s’attaquant à notre modèle social, jugé “obèse”». Une critique des positions des candidats placés à la droite de l’échiquier que l’on retrouve aussi dans le manifeste de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics, qui regroupe les personnels intervenant dans les champs de l’enseignement, de l’éducation, de la recherche, de la culture, de la formation et de l’insertion.
Celle-ci appelle à voter massivement au premier tour de l’élection présidentielle et à exprimer ses revendications, qui sont notamment l’investissement dans les services publics, la retraite à 60 ans à taux plein et l’égalité salariale femmes-hommes.
Pouvoir d’achat
Des positions également revendiquées par l’UGICT-UFICT services publics, qui y ajoute le maintien et le renforcement du statut, une revalorisation des grilles indiciaires sur l’ensemble des trois versants, une revalorisation de la formation des agents de catégorie A et B. « Il y a aussi une nécessité d’avoir un plan de création d’emplois qualifiés avec un accès plus rapide des jeunes à ceux-ci. Pour ce faire, il faut davantage de concours annuels sur l’ensemble des filières », précise Emmanuelle Polez, secrétaire générale de l’UGICT-UFICT services publics.
Une interpellation des candidats que la Fédération générale Force ouvrière n’a pas jugé utile de faire. « Pour la simple et bonne raison que les candidats se sont beaucoup exprimés avec toujours les mêmes intentions, qui sont de diminuer le nombre de fonctionnaires et de réduire les dépenses publiques. Nous préférons donc porter nos revendications à l’issue de l’élection », défend Christian Grolier, son secrétaire général.
« Nous porterons également nos revendications sur les recrutements et le dossier des salaires avec la nouvelle inflation à venir dans quelques semaines », précise le responsable. Il rappelle : « Il est bien loin le temps ou le candidat Macron de 2017 envoyait une lettre de deux pages aux fonctionnaires leur assurant qu’ils ne seraient pas les oubliés du pouvoir d’achat !»
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